Les « Kraamzorg » ces « aide-mamans » néerlandaises dont la France devrait s’inspirer pour le post-partum

Pourquoi je vous en parle ici : J’ai déjà parlé du post-partum et des difficultés qu’on traverse dans cette période intense. C’est un vaste sujet sur lequel heureusement la parole se libère aujourd’hui. Car au final, comme me le disait très justement la sage-femme Anna Roy il y a quelques semaines, c’est très difficile, voire impossible de s’y préparer. C’est une fois que la vague est là qu’il faut l’affronter. Si nous sommes très suivies jusqu’à notre accouchement, on se retrouve ensuite livrées à nous-mêmes avec notre bébé. Je vais vous parler aujourd’hui d’un système formidable qui existe à quelques kilomètres de chez nous : au Pays-Bas, tous les jeunes parents peuvent être accompagnés pendant les 8 à 10 jours qui suivent l’accouchement grâce aux « Kraamzorg ». En plus des sages-femmes, ces « aide-mamans » viennent prodiguer les principaux soins médicaux à la mère et son bébé, mais elles gèrent aussi le quotidien – ménage, repas, courses, etc –  le tout en soulageant la maman et en l’écoutant. Un système qui a terriblement résonné en moi après mes deux grossesses et dont je vous parle grâce Delphine Petit-Postma, qui exerce ce métier depuis 3 ans à Amsterdam. Pour Parlons maman, elle me raconte le quotidien de ces Mary Popins des suites de couches.

J’ai rencontré Delphine via Instagram. Alors que je m’intéressais à la problématique du post-partum, cette Franco-Néerlandaise m’a contactée pour me proposer de me faire découvrir son métier : celui de Kraamzorg. C’était la seconde fois que j’entendais ce terme. Anna Roy, sage-femme et chroniqueuse notamment dans La Maison des maternelles, m’en avait parlé peu de temps auparavant. Je me l’étais noté en me disant qu’il fallait absolument que je fasse un article sur ce métier extraordinaire et totalement inconnu en France. M’y voilà donc et je suis ravie de vous le faire découvrir à travers les mots de Delphine, qui vit à Amsterdam et en parle avec beaucoup de passion. 

Un métier vieux de plus de 100 ans

Maman de trois enfants de 15 à 22 ans, Delphine travaillait dans la banque avant de se reconvertir en Kraamzorg il y a trois ans. Un métier qu’elle a choisi parce qu’elle avait « une profonde envie d’aider les mamans au moment de la naissance ». Aux Pays-Bas, chaque femme qui accouche a le droit de solliciter une Kraamzorg dès sa sortie de la maternité. Sans que ce soit obligatoire, chacune bénéficie d’un quota de 49h à répartir sur 8 à 10 jours consécutifs. « Contrairement aux Françaises, les femmes sortent très vite de l’hôpital, en général 4 à 6h après l’accouchement et c’est à ce moment-là que nous prenons le relais », explique Delphine. « Il y a deux façons d’en trouver une : soit en s’inscrivant dans un bureau de naissance qui vous en attribuera une à la naissance. Soit en la choisissant dès votre grossesse parmi les Kraamzorg libérales, comme moi ».

Ce métier, qui existe depuis plus de 100 ans aux Pays-Bas, ne remplace pas celui de la sage-femme, qui a bien sa place comme en France et vient elle aussi à domicile après l’accouchement. En temps normal, cette dernière se déplace trois fois pour voir la jeune maman. Mais avec les restrictions sanitaires, la sage-femme ne réalise plus qu’une seule visite à J+7. La Kraamzorg est donc en lien constant avec elle et peut l’appeler si elle juge l’état de la maman ou du bébé préoccupant. Le reste du temps, c’est bien l’ « aide-maman » qui prend le relais pour les principaux soins post-accouchement (vérification de la cicatrice de la césarienne, des points de suture en cas d’épisiotomie ou de déchirure, rétraction de l’utérus, cordon du bébé, température, etc) pour lesquels elle est formée, mais aussi pour accompagner la maman dans la mise en place de l’allaitement ou encore pour les premiers bains du nourrisson.

« Mon objectif est que la famille se mette tous les jours à table et mange des repas équilibrés »

Surtout, la Kraamzorg s’implique dans la vie du foyer et l’intendance. C’est elle qui s’occupe de faire les courses et les repas. « Mon objectif est que la famille se mette tous les jours à table et mange des repas équilibrés. La préparation du repas est aussi un moment que je peux passer avec le papa. C’est l’occasion de le faire parler et de l’écouter à son tour pendant que la maman et le bébé se reposent », explique Delphine. Un vrai rôle de psychologue qu’elle peut aussi jouer avec les frères et sœurs. « Je fais en sorte que tout se passe bien en leur demandant de m’aider dans certaines tâches. Je les valorise dans leur rôle d’aînés. Je suis là pour les écouter et les accompagner », précise-t-elle. Mais cette dernière ne s’arrête pas là : elle gère également le linge et les draps, le ménage des sanitaires et salles de bain. Au total, les premiers jours, elle passe près de 8h par jour avec les jeunes parents. « Plus on avance et plus je diminue mon temps de présence, je sens aussi qu’il faut leur laisser de l’air sur les derniers jours. Le but est d’être là pour eux sans que ma présence ne les gêne car nous sommes quand même dans une grande intimité notamment les premiers jours, avec la mise au sein par exemple ».

Si le rôle principal de la Kraamzorg se joue après l’accouchement, elle peut aussi être amenée à participer aux accouchements à domicile, qui représente 13% du total aux Pays-Bas. Dans ce cas, elle aide la sage-femme pendant la poussée et après, encourage la maman et l’aide pour la tétée d’accueil avant de poursuivre son accompagnement pendant les 8 jours mis en place par l’Etat. Et après ? « Certaines familles me donnent des nouvelles après les 10 jours passés ensemble, mais souvent je les rassure en leur disant qu’ils savent faire et n’ont plus besoin de moi. Je reçois souvent un petit texto dans les 24h et ensuite ils se lancent seuls dans leur nouvelle vie », sourit Delphine, qui souhaite aujourd’hui médiatiser son métier pour que le savoir-faire néerlandais s’exporte en France et aide les mamans dans cette phase cruciale du post-partum.

Retrouvez-moi sur mon compte Instagram @Parlonsmaman

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