Pourquoi je vous en parle ici : A l’occasion de la Semaine mondiale pour l’allaitement maternel (SMAM) qui se tient du 17 au 23 octobre, il me tenait à cœur de relayer l’initiative extrêmement utile de la fondatrice de la marque d’allaitement Tajinebanane, Alison Cavaillé. Dès demain, elle sera en tournée à Marseille, Paris et Bruxelles pour une campagne d’affichage brute et sans artifice pour rappeler et faire prendre conscience au plus grand nombre que l’allaitement est un droit et que chaque femme doit pouvoir le faire partout et tout le temps. Une campagne coup de poing dont Alison m’explique la genèse et les objectifs pour Parlons maman.
Comment va se dérouler cette campagne d’affichage ?
Alison CAVAILLE – Nous allons coller 8000 affiches au total, d’abord à Paris lundi, puis Bruxelles mardi et à Marseille vendredi. Sur celles-ci, on montre des scènes de la vie quotidienne, où des mères allaitent dans la rue, dans des musées et autres lieux publics, et on les oppose à la brutalité des remarques qu’elles subissent parfois, que ce soit frontalement ou sur les réseaux sociaux. Avec cette campagne, nous voulons montrer que ces scènes, qui provoquent parfois les gros titres des journaux comme cela a été le cas récemment pour Jasmine au musée du Louvre, sont totalement banales. Qu’elles font partie du quotidien de milliers de mères. En affichant ces photos de femmes qui allaitent, je veux sensibiliser le plus grand nombre au fait qu’allaiter, peu importe où cela se passe, est normal.
Qu’est-ce qui vous a poussé à lancer cette campagne ?
Chez Tajinebanane, nous sommes habitués à ce type d’action, nous avons déjà collé des affiches à nos débuts et encore l’année dernière. Mais j’étais très triste de voir ces derniers mois de nombreux délits d’entrave à l’allaitement. Il y a eu par exemple cette maman en janvier qui a dû allaiter dans sa voiture parce qu’un restaurant sur une aire d’autoroute lui avait refusé une place. Et puis il y a eu Jasmine dont je parlais au-dessus et à qui un agent de sécurité du Louvre a dit d’arrêter d’allaiter son bébé parce que «cela pouvait déranger une partie des visiteurs». Ce dont on ne se rend pas compte c’est que derrière ces mots il y a une immense détresse. Ces femmes se sentent empêchées de vivre et de sortir de chez elle parce qu’elles allaitent leur bébé. Surtout, ce n’est pas un débat comme on a pu le voir dans des émissions de grande écoute : l’allaitement est un droit, que ce soit chez soi ou dans l’espace public, point.
Qui sont les femmes de la campagne ?
Ce sont des femmes qui n’ont pas forcément vécu de discriminations mais qui représentent le quotidien des mamans. D’ailleurs, on les a photographiées dans des lieux publics (tramway, restaurant, parc, boutique, laverie, musée) pour représenter des scènes spontanées et fidèles à leur vie de tous les jours. On a aussi Jasmine qui a accepté de poser sur nos affiches, j’en étais très touchée. On l’a prise en photo au sein du musée d’art contemporain de Bordeaux, c’était très symbolique. Pour elle, faire cette campagne, c’était se réapproprier son droit à allaiter partout et tout le temps.
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