« J’ai fait détourner un avion à cause de ma grossesse » : l’incroyable histoire d’Amélie

Pourquoi je vous en parle ici : On aime toutes et tous se remémorer et raconter nos histoires de grossesse. Cela soulève chez nous souvent beaucoup d’émotions et de tendres souvenirs. Mais il y a parfois des histoires un peu plus « extra »-ordinaires que d’autres. Celle d’Amélie est tout simplement digne d’un scénario d’Urgence ou de Grey’s anatomy ! Enceinte de quelques semaines de son premier enfant, elle s’est sentie très mal alors qu’elle était dans un avion de retour d’un voyage d’affaires aux Etats-Unis. Au point de mobiliser tout l’équipage qui a commencé à faire demi-tour… Une histoire incroyable que je vous raconte ci-dessous !

Les voyages forment la jeunesse… et les souvenirs. Amélie en sait quelque chose. Fin 2013, alors qu’elle est juriste dans une entreprise américaine, cette Française installée à Genève est enceinte de quelques semaines lorsqu’elle doit partir en voyage d’affaires 15 jours dans la Silicon Valley, aux Etats-Unis. Une grossesse dont elle garde encore précieusement le secret dans l’attente de sa première échographie. Tout juste de retour en Suisse après un voyage en amoureux en Polynésie française, elle décide de faire une échographie de contrôle avant de reprendre un vol long-courrier. Tous les voyants étant au vert, elle s’envole sereine vers San Francisco. « Pendant les deux semaines là-bas, j’étais très fatiguée mais comme j’étais en début de grossesse, ça me paraissait tout à fait normal », raconte Amélie. A la fin des 15 jours, alors que mes collègues restaient le week-end pour faire la fête, j’avais réservé un vol de nuit le vendredi pour rentrer plus vite. Je voulais me reposer et surtout j’étais pressée de faire mon écho des 3 mois le lundi suivant 

Une fois dans l’avion, Amélie se sent épuisée et son ventre lui fait mal. C’est de pire en pire jusqu’au décollage. « J’ai attendu que le signal des ceintures s’éteigne pour aller aux toilettes et là j’ai vu que je perdais beaucoup de sang », se souvient-elle. Epouvantée, elle pense immédiatement à une fausse couche et appelle, en larmes, les hôtesses, qui l’aident à allonger son siège et demandent s’il y a un médecin dans l’avion. « Il y avait une étudiante en médecine et une infirmière donc pas vraiment ce qu’il me fallait à ce moment-là… Ces dernières me demandent quand même au bout d’un moment de retourner aux toilettes. J’y vais et je vois que je saigne toujours, comme si j’avais mes règles… Je sens alors une montée d’angoisse m’envahir, je me dis que je ne peux pas passer 12 heures comme ça enfermée dans cet avion ! Je devenais complètement claustro… Dans ma tête, je m’étais fait tout un film : j’étais sûre que j’étais en train de faire une hémorragie et que j’allais mourir en vol ! ».

« J’ai traversé toute la cabine de l’avion sur un brancard, j’étais pétrifiée de honte… »

Des sentiments exacerbés alors qu’elle est seule, sans son mari, sans ami, sans collègue sur qui s’appuyer. « Heureusement, j’avais une voisine adorable. C’était une dame d’un certain âge, elle me tenait la main et me disait que tout allait bien se passer, que l’essentiel c’était moi et qu’on se fichait du reste des passagers. Dans ce moment de dingue, elle m’a beaucoup aidé ». Finalement, au bout de deux très longues heures de vol, une hôtesse vient l’informer que le pilote a reçu l’autorisation de repartir à San Francisco. « J’étais soulagée de repartir, mais toujours très inquiète pour mon bébé et en même temps j’ai entendu tous les passagers râler, c’était très gênant… Et ça ne s’est pas arrangé quand les ambulanciers sont venus me chercher dans l’avion et m’ont fait traverser toute la cabine sur leur brancard… Il était trop large et tapait sur chaque siège, j’étais pétrifiée de honte, tout le monde me regardait ! », se rappelle aujourd’hui la trentenaire en souriant.

Enfin en route vers l’hôpital, Amélie essaye de joindre son mari, en vain. Il est une heure du matin en France et celui-ci est sorti avec des amis. Elle appelle ensuite une de ses proches collègues présente à San Francisco, une Italienne, qui la retrouve directement à l’hôpital. Sur place, les médecins sont plutôt rassurants. Ils entendent le cœur du bébé et évoquent des kystes qui se seraient formés et auraient explosé au moment du vol, sans conséquence sur la grossesse. « Je n’arrivais pas vraiment à me réjouir car ils ne me disaient rien de plus. J’étais très soulagée de savoir que mon bébé était toujours en vie, mais je restais inquiète sans bien comprendre ce qui m’arrivait et pourquoi je perdais tant de sang. Ils m’ont simplement dit de rester alitée tant que j’avais des saignements en me demandant de faire deux contrôles par semaine chez un gynécologue. A 5 heures du matin, j’étais dehors à la recherche d’un hôtel », explique la jeune femme, qui passera pratiquement 3 semaines au lit dans un très bel hôtel de San Francisco, à commander des room services et regarder des séries à la télé, avec la visite pendant 8 jours de ses parents, puis de son mari venu pour faire le vol retour avec elle vers la Suisse. Si aujourd’hui elle arrive à raconter avec humour cet épisode complètement dingue de sa grossesse, à l’époque « ce n’était vraiment pas fun », reconnaît-elle. « J’étais très stressée et j’avais une pesanteur en permanence dans le bas du ventre, ça me mettait complètement KO. Je marchais tout doucement.»

« Le pilote de l’avion avait appelé mon patron pour lui dire qu’il me ramenait à San Francisco ! »

Alors qu’elle se remet à peine de cette énorme frayeur et d’avoir « fait détourner » à elle seule un Boeing 747 sur le territoire américain avec des dizaines de passagers, Amélie découvre en parallèle que toute son entreprise est au courant de sa grossesse, qu’elle avait bien cachée jusque-là. « J’ai appris que le pilote de l’avion avait appelé mon patron pour lui dire qu’il me ramenait à San Francisco, c’était complètement fou ! Du coup, ma boîte a pris en charge les 3 semaines d’hôtel puisque ce qui m’était arrivé était considéré comme un accident du travail. Tout était vraiment fait à l’américaine, j’ai même reçu des dizaines de ballons de mes collègues, sur lesquels était écrit « Get well soon » (bon rétablissement, ndlr) », se souvient-elle amusée. Enfin, au bout de quasiment trois semaines, alors que les saignements se sont arrêtés, elle est autorisée par un médecin à rentrer chez elle. Elle fera le trajet retour en business, aux frais de son entreprise, tandis que son mari sera lui en classe éco…

Puis, finalement, une fois en Suisse, sa grossesse se poursuit normalement, avec un suivi médical qui reprend son cours classique. Amélie alterne entre home office et entreprise, pour se préserver. Sa petite fille naît à terme en mai 2014 et surtout en bonne santé, malgré un accouchement qui aurait pu virer au drame avec une péridurale qui s’était décrochée, un cordon enroulée trois fois autour de son cou et un mari en crise de tétanie allongé par terre avec un sac en papier pour souffler !

Aujourd’hui, Amélie sourit de cette histoire incroyable et n’en revient toujours pas d’avoir forcé un avion à faire demi-tour avec tous ses passagers à bord, qui n’ont pu repartir que le lendemain… Avec son mari, ils ont décidé de garder cette histoire pour eux pour le moment et de la raconter plus tard à leurs enfants. Car depuis la naissance de leur fille aînée, qui a aujourd’hui 7 ans et demi, deux petits garçons sont venus compléter la famille, âgés de 6 et 3 ans. Mais ce sont d’autres histoires, avec leurs lots de rebondissements aussi et d’émotions, mais sans avion et sans brancard sur le tarmac !

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