Pourquoi je vous en parle ici : Cela fait un long moment que je veux parler du sommeil du nos enfants. Sans doute depuis que j’ai lancé ce blog il y a presqu’un an ! Un sujet tellement important pour tous les parents, jeunes et moins jeunes. Car le sommeil, c’est la vie ! Pour nos enfants, il est essentiel à leur bon développement. Pour nous, il est indispensable à notre survie 😉 On se souvient tous des nuits hachées et ponctuées par les réveils de nos bébés après leur naissance. Quand ça ne dure que quelques semaines, on a tendance à oublier à quel point c’était fatigant. Mais quand ça dure, ou quand ça recommence pour X raison, c’est terrible. Alors j’ai pensé à vous parents et futurs parents, en interrogeant Axelle Peillon, consultante en sommeil de l’enfant de 0 à 5 ans et fondatrice du site Mon petit dormeur qui accompagne les parents et les professionnels de la petite enfance. Elle vient d’ailleurs tout juste d’accoucher de son dernier enfant, une petite fille née le 5 novembre. Conseils avisés d’une maman et professionnelle.
C’est souvent une des premières choses qu’on demande aux jeunes parents : est-ce que votre bébé fait ses nuits ? Combien de fois vous réveille-t-il la nuit ? Le sommeil est un sujet incontournable de la maternité, dès la naissance de bébé. Mais au-delà des courtes nuits que tout parent connaît à la naissance, il peut devenir un sujet lorsque les enfants grandissent, surtout lorsqu’il est perturbé. Une des premières choses à avoir en tête c’est que les cycles de sommeil évoluent rapidement suivant l’âge de votre enfant. Alors qu’ils durent entre 30 et 45 minutes entre 0 et 4 mois, ils passent ensuite à 50 à 70 minutes jusqu’à 36 mois. « Entre 3 et 6 ans, on atteint des cycles de sommeil de 70 à 90 minutes qui s’approchent de celui des adultes de 90 à 120 minutes », explique Axelle Peillon. « Mais il faut savoir que dès les 4 mois de son enfant, on peut connaître plusieurs phases de régression du sommeil lié à son développement émotionnel. » Parmi les facteurs de perturbations possibles : la fameuse « angoisse de la séparation » avec la mère vers 7-9 mois, l’acquisition de la marche et du langage vers 12 mois, le développement de la personnalité et le début de l’opposition vers 18 mois et enfin la période du « terrible two » vers 2-3 ans. Rassurez-vous votre enfant ne fera pas toutes ces phases de régression !

Au milieu de toutes ces phases, c’est important d’essayer de créer un rythme de sommeil pour son bébé. « Entre 0 et 3-4 mois, le sommeil du nourrisson est très anarchique et les tétées (ou biberons) sont à la demande. Il a besoin d’être rassuré, bercé et souvent dans les bras, voir même, emmailloté afin de retrouver les conditions après 9 mois passés in utero. C’est surtout à partir de 4 mois qu’on peut commencer à mettre en place de bonnes habitudes, en respectant en premier lieu les temps d’éveil et de sommeil de son bébé, ce qui permettra de régler au mieux son horloge biologique», souligne la fondatrice de Mon petit dormeur. Dans les grandes lignes, voici les temps d’éveil à connaître selon l’âge de vos enfants : entre 30 et 60 minutes de 0 à 8 semaines, 1h/1h30 vers 2-4 mois, 1h30/2h30 vers 4-8 mois, entre 2 et 4h entre 8 et 18 mois, environ 6h le matin et 4 heures l’après-midi de 18 mois à 3 ans, 7h le matin et 5/6h l’après-midi vers 3-4 ans.
« Un bébé trop stimulé pendant son temps de réveil pourra avoir du mal à dormir ensuite »
« Pour un bon sommeil, il est important de respecter le rythme de son bébé et de surveiller les signes de fatigue, explique encore Axelle Peillon. Un bébé trop stimulé ou qui a un temps d’éveil trop long pourra avoir du mal à dormir ensuite ». Par exemple, à partir de 4 mois, les temps de sommeil recommandés sont entre 10 et 13h par nuit et 3 siestes par jour pour un total de 4/5h de sommeil diurne. « Lorsque l’on est bien en-dessous de ces moyennes, le sommeil de l’enfant s’avère souvent plus difficile », note-t-elle. « Un enfant qui a du mal à trouver le sommeil est souvent lié à une forte sécrétion de cortisol mais également à des problématiques de rythme au quotidien qu’il faut réajuster avec la famille ». Autre conseil, n’hésitez pas à instaurer dès l’âge de deux mois un rituel du coucher en trois étapes : hygiène (bain, change, nettoyage du nez…), détente (histoires, chansons…) et affection (câlins, bisous…). « Avec ce rituel, on prépare l’enfant au sommeil et à la séparation pour la nuit. En répétant chaque jour les mêmes gestes, l’enfant aura des repères et sera rassuré avant d’aller dormir », assure Axelle Peillon.
Oui mais seulement, parfois, malgré toute la bonne volonté du monde, bébé ne veut pas dormir. Impossible de lui faire fermer l’œil. Axelle Peillon décrypte pour Parlons maman quelques exemples où notre patience et notre fatigue sont mises à rude épreuve :
- Mon enfant met des heures à s’endormir :
Avant toute chose, il faut vérifier le rythme global : comment se passent les temps d’éveil et de sommeil en journée ? Mon enfant regarde-t-il des écrans ? Comment est-il gardé ? Si on rentre tard du travail, nous voit-il assez pour remplir son réservoir affectif ? Une fois ce constat global posé, on peut tenter différentes choses. « Vers 9-10 mois par exemple, lorsque votre enfant vous rappelle en pleurant, on peut venir dans sa chambre par intermittence pour le rassurer et l’accompagner afin de l’aider à se rendormir, détaille Axelle Peillon. Dans la mesure du possible, on évite de le sortir de son environnement de sommeil. C’est le parent qui fait des allers retours. Pareil sur les tout petits, on peut les accompagner en les berçant puis en les reposant dans leur lit. En ayant bien en tête que l’on ne s’acharne pas pendant des heures, on retentera le lendemain ou au prochain dodo ».
Pour les plus grands qui rappellent leurs parents le soir, on peut mettre en place des accompagnements ludiques sous forme de cartes « joker » qui donnent droit au nombre de rappels que vous jugez convenables pour vous. « Une fois qu’elles sont toutes utilisées, c’est terminé, on ne revient plus voir son enfant. Cela permet de lui faire ressentir qu’il est le maître du jeu alors qu’en réalité c’est nous le chef d’orchestre ».

- Mon enfant se réveille la nuit :
Les réveils nocturnes peuvent avoir plusieurs causes. D’abord les terreurs nocturnes qu’on rencontre vers 18 mois. Elles arrivent en début de nuit et durent environ 20 minutes. « Elles sont souvent liées à une grande fatigue et à des dettes de sommeil. Ce sont des épisodes très éprouvants pour les parents et le meilleur conseil est de ne pas réveiller votre enfant dans ce cas-là et d’éviter également de le toucher. Plus on intervient, plus il nous rejette puisqu’il n’est pas conscient de ce qu’il se passe. On reste à côté pour veiller à sa sécurité mais sans intervention ».
Ensuite, il existe les éveils confusionnels, qui ressemblent aux terreurs nocturnes mais peuvent survenir n’importe quand pendant la nuit ou à la sieste. Elles durent entre 5 et 30 minutes, pendant lesquelles l’enfant est endormi. Ils sont souvent dus aussi à un problème de rythme ou à un manque de sommeil. Là non plus, il ne faut pas intervenir.
Enfin, les cauchemars, qui surviennent en général en deuxième partie de nuit. « L’enfant a alors besoin de nous entendre et d’être rassuré. Souvent il raconte son cauchemar donc il faut l’écouter et l’accompagner pour l’aider à se rendormir et à s’apaiser », décrypte la spécialiste du sommeil.
- Mon enfant se réveille la nuit et ne veut plus dormir :
Comme pour l’endormissement, il faut accompagner l’enfant vers son sommeil en étant présent dans la chambre, puis en le quittant progressivement. « Il faut éviter au maximum d’autoriser votre enfant à venir dans le lit parental, cette habitude pourrait être difficile à défaire ensuite. Mieux vaut que le parent aille dans la chambre de l’enfant plutôt que l’inverse ! », assure Axelle Peillon, qui préconise de manière générale de s’adapter au rythme et aux besoins de son enfant.
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