Pourquoi je vous en parle ici : En cette fin d’année, j’aborde à grands pas un nouveau cycle pour ma grande fille puisqu’elle va rentrer en CP. Déjà ! J’ai du mal à réaliser qu’elle franchit un nouveau cap et rentre à la grande école. Ça m’a fait me replonger dans mes souvenirs et repenser à cette première rentrée il y a bientôt 3 ans. Est-ce que j’étais angoissée de voir ma fille devenir grande et quitter le monde des bébés ? Oui. Est-ce que ça s’est bien passé ? Oui. Elle semblait prête et était tout excitée par ses premiers jours. Mais ce n’est pas toujours le cas et je me souviens de certains parents désemparés devant les pleurs de leurs enfants. C’est pour aider les parents des futurs petits écoliers que j’ai interrogé Marie-Caroline de Croisoeuil, maîtresse à Dupanloup, à Boulogne-Billancourt. Pour Parlons maman, elle donne de nombreux conseils très pratiques à mettre en place dès maintenant et jusqu’à la rentrée !
Faut-il préparer son enfant à sa première rentrée à l’école dès l’été ?
Marie-Caroline de Croisoeuil – Oui, il ne faut pas hésiter à aborder le sujet en amont et à lui en parler normalement pour qu’il se projette, mais sans pour autant en faire tout en plat. Le mieux est de commencer à en discuter avant l’été, en commençant par lui donner des repères temporels. Je préconise de travailler le concept d’« avant / après », qui va permettre à l’enfant de comprendre qu’il va d’abord y avoir les vacances et qu’ensuite il ira à l’école. Pour que ce soit concret, on peut même lui montrer des photos de l’été précédent pour qu’il se rappelle de ce que sont les vacances. On lui expliquera ensuite qu’à la rentrée, il ne retournera pas à la crèche ou avec sa nounou, mais qu’il ira en classe. Les livres qui expliquent et racontent l’école sont aussi un bon moyen de les préparer.
Quels autres repères lui apporter pour qu’il se sente en sécurité à la rentrée ?
On peut travailler autour des jours de la semaine en créant par exemple un petit train avec des couleurs différentes pour distinguer la semaine des week-ends. On peut même y ajouter une petite photo de son enfant qu’il devra déplacer au fur et à mesure des jours. Il découvrira ainsi le rythme qu’auront ses semaines à partir de la rentrée scolaire. Et plus ses repères seront ancrés, plus l’enfant acceptera d’aller à l’école.
On peut également lui expliquer comment vont se dérouler les journées en lui en parlant simplement : « Le matin quand je t’accompagnerai, je te ferai un bisou et ensuite tu rentreras dans la classe avec doudou ». L’aborder sous forme de questions pour qu’il se l’approprie peut aussi être une bonne idée : « Est-ce que tu vas aller à l’école ? Et ton petit frère aussi ? Et maman ? » Enfin, parler du moment de la séparation est essentiel pour qu’il le vive bien. Vous pouvez par exemple lui suggérer une activité dans la foulée après l’au-revoir : « On va se faire un bisou et après qu’est-ce que tu feras ? Tu iras lire une histoire à doudou ? Tu lui donneras à manger ? » Ainsi, il saura quoi faire après vous avoir quitté sans que ce soit trop angoissant.
« Si les parents sont anxieux, l’enfant le sera aussi. Il ne faut pas hésiter à solliciter l’enseignant »
Comment réagir si son enfant pleure au moment de la séparation les premiers jours ?
Il y a des petits conseils qui marchent dans ces cas-là. Par exemple, si l’enfant réagit avant d’entrer dans la classe, on peut dessiner avec lui Maman et Papa sur un papier et lui glisser dans la poche en lui disant que grâce à ça on sera avec lui toute la journée avant de se retrouver le soir à la maison. Il y a aussi la technique du mouchoir dans lequel on fait plein de bisous et qu’on y enferme et qu’on garde toute la journée avec soi. Au moment de la séparation, ça aide souvent à passer à autre chose.
D’une manière générale, il faut aussi que les parents se montrent confiant dans l’école et la maîtresse. Car l’enfant est toujours une vraie éponge et ressent tout. Si les parents sont anxieux, il le sera aussi. Au moindre doute, il ne faut pas hésiter à solliciter l’enseignant pour lever les angoisses ou les questions.
Enfin, une dernière question taraude souvent les parents de futurs écoliers : la propreté. Que faire si son enfant ne l’est pas encore à la rentrée ?
J’ai vu très peu d’enfants qui ne l’étaient pas au moment de l’entrée en petite section, mais c’est vrai que ça peut arriver. La première des choses est de ne surtout pas en faire un sujet. Au final ce n’est pas grave car le pipi est très ritualisé à l’école : les enfants doivent aller aux toilettes à leur arrivée, puis y retournent à 9h30, 11h et ainsi de suite toutes les 2 heures. Donc la chose à faire c’est de mettre un caleçon ou une culotte à son enfant et même s’il a un accident, il va rentrer dans le rythme en voyant ses camarades propres.
On peut aussi le préparer en amont, avant l’été. On lui propose par exemple de coller une gommette sur son pot dès qu’il y va. Ça lui apporte de la satisfaction, il est content de voir son pot décoré et il aura envie d’y retourner. Il y a aussi une image dont j’avais un jour entendu une psychologue parler : celle du robinet. On peut dire à son enfant qu’il a un petit robinet à l’intérieur et qu’il faut bien penser à le fermer jusqu’à ce qu’il arrive aux toilettes. Avec toujours dans un coin de sa tête l’idée de ne surtout pas en faire un drame si ça prend du temps.
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