« Nous voulons un bébé en bonne santé »: le touchant témoignage d’Audrey sur la PMA et le don d’ovocytes

Pourquoi je vous en parle ici : Il y a des histoires qui nous touchent plus que d’autres. Celle d’Audrey et d’Aurélien en fait partie. J’ai connu Audrey via Instagram en découvrant son concept de box innovant Ta Mère & Ton Père pour les futurs parents, pour qu’ils profitent de la vie à deux avant l’arrivée de bébé. Une excellente idée tant la vie de couple peut être bouleversée après l’arrivée d’un enfant, le premier comme les suivants. Nous avons commencé à échanger et de fil en aiguille, Audrey m’a expliqué comment son idée lui était venue. Tout simplement de son désir d’enfant, un besoin chevillé au corps mais malheureusement semé d’embûches et de difficultés. Parcours PMA, don d’ovocytes… Audrey m’a raconté son histoire sans tabou, avec une sincérité touchante. Un chemin difficile que beaucoup de femmes traversent, souvent en silence. Je remercie Audrey d’avoir accepté de témoigner de son expérience sur Parlons maman, parce qu’il faut aussi savoir parler des moments où nous sommes mis à rude épreuve. J’espère que la force d’Audrey sera communicative et que vous y trouverez autant d’espoir que moi.

L’amour prend parfois des chemins sinueux avant de s’arrêter sur le pas de notre porte. Audrey et Aurélien ont mis plusieurs années avant de tomber dans les bras l’un de l’autre. « Pendant deux ou trois ans, on s’est mis des râteaux à répétition », se souvient avec amusement Audrey. Au bout de quelques années finalement, le déclic est venu. « On a commencé à travailler ensemble et après quelques jours, on s’est rendus compte qu’on s’aimait. Je pense que lui était amoureux de moi depuis le début, alors que moi je trouvais qu’il aimait trop faire la fête ça me faisait peur », se rappelle la trentenaire. « Mais à son contact, j’ai compris qui il était vraiment et mes barrières sont tombées ».

La suite est classique, ou presque. Au bout de six mois, le couple s’installe. Deux ans et demi plus tard, Aurélien demande Audrey en mariage, le jour de son anniversaire. « On était très heureux de s’engager l’un envers l’autre, mais on avait décidé de se marier 10 ans plus tard pour profiter avant de notre vie à deux », explique la jeune femme. Ils décident alors d’organiser une fête pour célébrer leurs fiançailles avec leurs familles. Sauf qu’au fur et à mesure des préparatifs, Aurélien décide de se lancer dans l’organisation d’un mariage surprise pour sa future femme. « Je ne me suis rendue compte de rien, comme il n’y avait pas de démarches officielles. Ce n’est que le jour J, lorsque je suis sortie de ma chambre toute apprêtée, que j’ai compris qu’il se passait quelque chose. Tous les invités avaient disparu et ma belle-mère m’a mis une couronne et un voile sur la tête », raconte, émue, Audrey. Tremblante, elle s’accroche alors au bras de son père, tout aussi chamboulé qu’elle, et avance vers son futur mari et l’officiant de cérémonie qui n’est autre qu’un de leurs amis. « Nous avons passé un week-end de rêve, à faire la fête tous ensemble et un mois plus tard, on remettait ça avec nos amis à la mairie ! »

« Cette grossesse surprise nous avait donné envie d’être parents. Après la fausse couche, nous avons recommencé. Plusieurs fois. »

A cette époque, l’envie d’enfant est déjà présente dans leur couple. Un an avant leur mariage, Audrey tombe enceinte « par accident ». Tous deux se projettent dans cette grossesse surprise. Elle ne dure malheureusement pas puisqu’Audrey fait une fausse couche. « C’était dur à vivre car cette grossesse nous avait donné envie d’être parents, mais on a relativisé et recommencé. Plusieurs fois », raconte-t-elle. Cette dernière fera 5 autres fausses couches dans les mois qui suivent. Dès la troisième, elle entame tout un processus de tests. Alors que tous les voyants sont au vert, son médecin, inquiet, l’oriente vers un généticien pour vérifier ses chromosomes. Audrey découvre alors qu’elle souffre d’une « translocation équilibrée ». Un « code erreur », me traduit-elle aujourd’hui sereinement. Autrement dit : deux de ses chromosomes se sont mélangés alors qu’ils n’auraient pas dû. Si cette maladie n’a aucune incidence sur sa vie, elle explique en revanche ses fausses couches à répétition. Car cette « translocation équilibrée » peut causer malformations, handicaps ou problèmes de santé à un futur bébé.

Secoués mais décidés à faire un enfant coûte que coûte, Audrey et Aurélien s’engagent rapidement dans un processus de FIV à Montpellier. « On a pris ça comme une chance, en se disant qu’on avait découvert ma maladie grâce aux progrès de la médecine et que la FIV pouvait nous aider à donner la vie », explique-t-elle. Les médecins les orientent vers une FIV DPI, c’est-à-dire une fécondation in vitro avec un diagnostic préimplantatoire, qui permet de détecter sur le fœtus une éventuelle anomalie. « On nous a dit que les chances que ça fonctionne étaient de 10%, ce qui est très faible. Nous avons fait une tentative en 2019. Sur les neuf ovocytes prélevés, un seul était sain à cause de ma translocation. Ça a été un échec », regrette Audrey, qui n’a pas souhaité imposer ça à son corps une seconde fois. « J’aurais dû faire une 2e FIV au moment du premier confinement mais tout s’est arrêté à ce moment-là. Ça m’a fait réfléchir à ce que je voulais : un enfant en bonne santé et j’avais très peu de chances d’y arriver via la FIV, même DPI ».

« Je ne serais peut-être pas la mère de mon enfant génétiquement, mais biologiquement oui »

Le moment est aussi difficile à vivre pour le couple. « On était focalisé sur la FIV en permanence, c’était dur, même si Aurélien m’a toujours soutenue », assure Audrey. Sur les conseils de leur médecin généraliste, ils s’orientent alors vers le don d’ovocytes en Espagne, où les délais sont en général moins longs qu’en France. D’origine espagnole, Audrey se sent confortée par ce choix : « Je ne serais peut-être pas la mère de mon enfant génétiquement, mais biologiquement oui, et ça me rassure que ce soit une Espagnole qui ait accepté ». La donneuse, anonyme et âgée de 27 ans, a été choisie par rapport au phénotype d’Audrey: « 360 points » de son visage sont similaires au sien. « Cet enfant pourrait me ressembler », sourit la jeune femme, qui a déjà fait une première tentative avec un embryon en octobre sans succès.

Le couple se prépare aujourd’hui pour un nouvel essai, le 22 avril. Audrey prend un traitement hormonal pour préparer son corps à recevoir cette fois deux embryons – cryogénisés à J+6 – pour augmenter ses chances de réussite. « Nous avons tout pour que ça fonctionne normalement », affirme-t-elle. « Contrairement à la première fois où on avait repris l’avion tout de suite après, nous avons prévu de rester une semaine à Madrid pour pouvoir nous poser et mettre toutes les chances de notre côté». Confiante dans son choix, elle reconnaît avoir eu besoin de se faire accompagner psychologiquement pour être sûre de parvenir à faire le deuil de ses propres gênes. Aujourd’hui, elle est prête, mais ne se ferme aucune porte : ni celle de recommencer si ce nouvel essai ne fonctionne pas, ni celle de l’adoption. « Quand ça m’est tombée dessus, je trouvais que c’était totalement injuste, mais maintenant, je relativise. C’est ma vie, peut-être que ça prendra encore 5 ans ou peut être que nous n’aurons jamais d’enfants, mais ça ne nous empêchera pas de continuer d’être heureux ensemble. Un bébé serait simplement un bonheur supplémentaire », souligne-t-elle, philosophe.  

Audrey et Aurélien ont fait une force de toutes ces difficultés et de ce long chemin vers la maternité. Plus soudés que jamais et en plus de leur métier de commerciaux, ils viennent de lancer Ta Mère & Ton Père, des box destinées aux futurs parents pour leur proposer des moments de qualité à partager avant l’arrivée de bébé, mais aussi après, pour ne pas s’oublier. Chaque box va s’articuler autour d’un thème ou d’un rendez-vous à vivre à deux, avec des conseils, des accessoires et des gourmandises pour mieux se retrouver. Car dans son parcours du combattant, Audrey a été marquée par l’investissement sans faille de son mari, présent à chaque rendez-vous et à chaque étape vers la conception, alors que les pères ne sont pas toujours pris en considération dans ces moments-là. « Le couple est une belle équipe, parfois mise à rude épreuve, donc c’est essentiel de prendre soin l’un de l’autre », conclut-t-elle, avec pour horizon, pour eux deux, le 22 avril prochain.

Retrouvez-moi sur mon compte Instagram @Parlonsmaman

4 commentaires sur « « Nous voulons un bébé en bonne santé »: le touchant témoignage d’Audrey sur la PMA et le don d’ovocytes »

  1. J’ai été très émue à la lecture du témoignage d’Audrey. Une femme extraordinaire et je suis tellement fière de dire que c’est ma belle fille. Je soutiens ce couple d’amoureux qui auront, j’en suis sûr un enfant qui sera le fruit de leur Amour et de leur complicité 💖💖

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    1. Bonjour
      Étant dans un parcours similaire, car ayant rencontré mon conjoint tard, nous avons essayé 2 ans par voix naturel et ensuite nous avon avons commencé les FIV ICSI à Madrid qui se sont soldés par 5 échecs avec 2 fausses couches, nous nous sommes lancés dans un don d’ovocytes.
      A ce jour je suis enceinte de 6 mois et de jumeaux. Tout se passe à merveille pour le moment. Si cela peut donner un peu d’espoir. Je vous envoie des ondes positives 🤞🏾🤞🏾🤞🏾

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  2. Je formule des vœux de réussite, pour ce ou ces petits bébés à venir.
    Cette histoire est un conte de fée, en général ça fini bien !! 💕💕💕💕💕

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