Pourquoi je vous en parle aujourd’hui : Beaucoup de femmes, à un moment de leur grossesse ou de leur congé maternité, s’interrogent sur leur avenir. Sans doute parce que cette période nous bouleverse et nous fait nous interroger sur nos aspirations profondes en tant que maman, mais aussi en tant que femme. Moi-même c’est pendant ma deuxième grossesse que les questions sur mon avenir sont venues. Quelle maman serais-je avec deux enfants ? Comment se passerait mon retour au travail ? Sans avoir forcément toutes les réponses, j’étais convaincue d’une chose : j’avais un besoin viscéral d’écrire. C’est ainsi qu’est né Parlons maman. C’est aussi ce qui est arrivé pendant sa première grossesse à Candice Merlet : de nombreux questionnements, des certitudes et au bout la création de sa marque de vêtements de grossesse et d’allaitement Neuvième Ciel. C’est pour évoquer ces bouleversements et ces transitions que j’ai voulu interroger la maman d’Hugo, 4 ans et demi, et Margot, 5 mois. Pour mieux comprendre comment la grossesse pousse certaines femmes à passer le cap d’une autre vie pro.
Après votre école de commerce, vous avez travaillé pendant plusieurs années comme Business Analyst dans des maisons de luxe, puis vous vous êtes tournée vers le conseil en stratégie. Jusqu’à faire un virage à 180 pour monter votre entreprise dans le textile en 2017. Pouvez-vous nous raconter ce basculement ?
Candice MERLET – Avant toute chose, je dois dire que je suis tombée dans la marmite de la mode très tôt, puisque ma mère était elle-même styliste et avait créé sa marque. Mais je n’étais pas forcément destinée à suivre ses traces. Après mes études à l’EM Lyon, j’ai pas mal vadrouillé : je suis partie à New York, puis à Shanghai, et j’ai changé plusieurs fois d’entreprises. Mais c’est pendant ma première grossesse que j’ai eu une prise de conscience : je ne me voyais pas retourner à mon travail, qui au fond, ne me plaisait pas vraiment. Je savais que j’avais beaucoup de créativité en moi, et je voulais utiliser l’explosion de bonheur que j’avais ressentie pendant ma grossesse au profit de mon entreprise. Enfin, j’avais besoin de donner du sens à ce que je faisais et de laisser quelque chose de moi à mes enfants comme mes parents l’avaient fait. Alors je suis partie de ma propre expérience, en me demandant ce qui m’avait manqué pendant toute ma grossesse. La réponse était évidente : de jolies robes, qui me mettent en valeur, ne soient pas trop chères, tout en étant de bonne facture et éthiques. L’idée de Neuvième Ciel était née !
Et à partir de là tout s’est mis en place très vite…
Oui après avoir analysé le marché, j’ai vu qu’il y quelque chose à faire et j’ai foncé ! J’avais eu l’idée en janvier, en mars, j’avais déposé la marque, crée le logo, et en septembre, le site internet était en ligne. 35 modèles dans 3 couleurs différentes et 4 tailles. Depuis mon mantra n’a pas changé : créer des tenues élégantes, abordables et made in France pour les femmes enceintes et allaitantes. Tout est fabriqué en France, à 2-3 exceptions près. Nous avons aussi développé en 2020 des produits de puériculture, dont un coussin d’allaitement fabriqué sans perturbateurs endocriniens et avec des balles d’épeautre et un matelas à langer, et des vêtements bébés.

Qu’est-ce que cette vie d’entrepreneur a changé à votre quotidien de maman ?
Tout ! Même si au début et pendant les deux premières années, j’ai énormément travaillé. C’était inenvisageable pour moi que Neuvième ciel ne marche pas. Mais maintenant que j’ai une équipe, je me concentre sur le développement de la marque et la création des nouveaux modèles. Ce qui me permet de m’organiser et de poser par exemple mes mercredis pour passer du temps avec Hugo et Margot. Je peux aussi les emmener chez le docteur quand je veux, notamment s’il y a une urgence. C’est un luxe énorme de pouvoir prendre du temps avec mes enfants quand j’en ai envie. Avant, avec mes horaires de bureaux, je ne rentrais pas avant 20h, je ne les aurais jamais vus…
Aujourd’hui, alors que je suis encore en congé maternité de Margot, je vais les chercher à la crèche puis à l’école à partir de 16h. Je pourrai continuer une fois que j’aurai repris, je décrocherai pour les récupérer, m’en occuperai jusqu’au coucher et ensuite je me remettrai au boulot. Avec ce rythme j’ai aussi appris à être beaucoup plus efficace et productive quand je travaille. La contrepartie c’est que je ne décroche jamais, mais ça ne me dérange pas tellement mon travail me passionne !
Est-ce que l’arrivée de votre deuxième enfant a rendu les choses plus difficiles ?
Beaucoup de parents disent qu’avec un deuxième le rythme change, mais personnellement je ne trouve pas que ce soit l’horreur… Ça demande simplement d’être très organisés et de bien répartir les jobs entre les deux parents. Après c’est vrai qu’avec des enfants en bas âge, on n’a pas beaucoup de temps pour soi, puisqu’on leur dédie 100% de notre temps.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes ou futures mamans qui rêvent de monter leur boîte ?
Il faut être passionnée par son projet bien sûr, mais aussi avoir les épaules pour tenir la pression, aimer prendre des risques et toujours croire en soi et en son projet. Tout le monde n’est pas forcément fait pour ça, il faut savoir le reconnaître. Je pense qu’il faut avoir le caractère pour le supporter car il y a certes des hauts et de très bons moments, mais il y a aussi des bas qui sont parfois très durs à vivre. Enfin, il faut savoir être résilient.
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