Sommeil des bébés : le vrai-faux des idées reçues avec Candice Turjman

Pourquoi je vous en parle ici : «Un bébé allaité dort moins bien», «Il faut le laisser pleurer, ça lui fera les poumons», «Bébé ne doit surtout pas s’endormir dans les bras» ou encore «Couche le plus tard, comme ça il se réveillera plus tard» et j’en passe ! Ce genre d’injonctions et idées reçues, ça vous parle ? Vous en avez certainement déjà entendues depuis la naissance de votre ou vos enfants 😉 Alors comme aujourd’hui c’est la journée internationale du sommeil, je me suis dit qu’il était temps de faire le point sur toutes ces phrases qu’on entend lorsqu’on devient parents. Pour savoir si elles sont vraies ou non ! Qui de mieux pour cela que Candice Turjman, experte en sommeil pour les enfants de 0 à 5 ans et connue pour son compte instagram @lafetedusleep. Elle vient justement de publier un livre ultra-pratique et bourré de bons conseils que je vous encourage à lire si vous galérez : La Fête du sleep, aux éditions Le Courrier du livre. Et en attendant, retrouvez son vrai du faux des idées reçues et ses astuces ci-dessous 🙂

«Un bébé allaité dort moins bien» : vrai ou faux ?

Candice TURJMAN – C’est complètement faux ! Si l’allaitement est bien mis en place et que la courbe de croissance du bébé est bonne, il n’y a aucune raison pour que le bébé dorme mal à cause de l’allaitement. La seule chose c’est que la mise en place de l’allaitement peut être plus lente que celle des biberons et donc le rythme sera un peu plus long à trouver aussi. Si on a un doute, le mieux est d’aller voir son pédiatre pour en parler avec lui.

«Il faut le laisser pleurer, ça lui fera les poumons» : vrai ou faux ?

Là aussi, c’est très faux, il ne faut pas laisser pleurer un bébé. D’abord, parce que le fait de pleurer va générer du cortisol, l’hormone du stress, qui est l’ennemi de la mélatonine, l’hormone du sommeil. Et ensuite, parce qu’il est important de répondre aux besoins de son bébé – qu’il exprime en pleurant – pour développer le lien d’attachement. J’incite pour ma part les parents à essayer de comprendre les pleurs de leur bébé pour qu’ils puissent répondre à ses besoins : sommeil, faim, change, etc…

«Le portage est très bénéfique pour le bébé» : vrai ou faux ?

Oui c’est tout à fait vrai. On touche là aussi au lien d’attachement qui est très important pour le développement de bébé. Dès les premiers mois, on est à fond sur les câlins, le peau à peau, le portage. Bébé a besoin de nos bras car il est encore trop fragile pour qu’on le laisse seul et il a aussi besoin de retrouver les conditions qu’il a connues in utero. Pendant les 3 premiers mois, on donne donc à fond ce contact. Il peut d’ailleurs tout à fait s’endormir dans les bras. Cela va le sécuriser et c’est comme ça qu’il arrivera, plus tard, à être autonome, tout en sachant qu’il peut trouver nos bras s’il en a besoin.

«Couche le plus tard, comme ça il se réveillera plus tard» : vrai ou faux ?

C’est absolument faux car physiologiquement, l’horaire 18h-20h pour les enfants entre 3 mois et 3-4 ans est parfait pour le coucher puisque c’est le moment où le corps commence à sécréter la mélatonine. Coucher son enfant plus tard sera contre-productif : d’un côté, il sera KO et de l’autre, étendre le temps d’éveil pourra générer un endormissement plus difficile, des réveils nocturnes et même un réveil le matin encore plus tôt.

«Un bébé aime les rituels pour le coucher» : vrai ou faux ?

C’est super vrai oui ! Comme je le disais, bébé a besoin d’être rassuré sur le lien d’attachement mais aussi sur ce qu’il se passe car il n’a pas de notion du temps (au moins jusqu’à 5-6 ans, ndlr). Pour l’aider et accompagner le sommeil, on doit donc créer des marqueurs temporels francs. Ainsi bébé comprendra que si on lit l’histoire ou si on chante une comptine, cela veut dire qu’il va vers le coucher. Cette routine pourra aussi être utile plus tard, vers la crise des 2 ans, quand bébé ne voudra pas aller au lit. C’est aussi le dernier moment avant la grosse séparation de la nuit, donc on essaye de lui donner un maximum de câlins et mots doux dans le rituel pour qu’il remplisse son réservoir affectif.

«Il faut coucher bébé à heure fixe» : vrai ou faux ?

C’est une belle idée reçue, qui est totalement fausse avant 2-3 ans, que ce soit le soir ou pour la sieste car chaque bébé est différent et chaque tranche d’âge l’est aussi. Il faut plutôt surveiller les signes de fatigue de son bébé et surveiller aussi ses temps d’autonomie entre chaque phase de sommeil. Par exemple, à un mois, un nourrisson a un temps d’éveil d’environ 30-60 minutes entre chaque sieste. A un an, il peut en revanche tenir 4h éveillé. C’est en fonction de ces critères qu’on peut définir le nombre de siestes dont il a besoin pour recharger ses batteries. Si on prend des heures fixes, on risque de tomber soit trop tôt soit trop tard.

«Bébé doit dormir dans le noir» : vrai ou faux ?

C’est vrai et faux en même temps ! Au cours de ses deux premiers mois de vie, bébé n’est pas calé sur le rythme jour/nuit. Donc on concentre à ce moment-là l’obscurité quand le jour tombe afin que bébé comprenne ce rythme circadien. Mais vers 3-4 mois, il peut commencer à être dérangé par la lumière donc on peut lui proposer les siestes dans son lit et dans le noir, au lieu de le garder près de nous dans la pièce de vie, pour qu’il ait un vrai temps de repos. Concernant les veilleuses, il n’en aura pas besoin avant au moins 2 ans et le début de l’imagination.

«Bébé ne doit surtout pas s’endormir dans les bras» : vrai ou faux ?

C’est faux ! Si bébé s’endort au bras ou au sein et si les parents sont ok avec ça et que cela se passe bien, alors on ne change rien ! En revanche, si on voit que la nuit est ponctuée de réveils, c’est que peut être il y a quelque chose à revoir. Il faut chercher des solutions pour éviter que cela dure dans le temps.

«Moins il fera de sieste, mieux il dormira la nuit» : vrai ou faux ?

Encore faux ! Bébé a une autonomie limitée suivant son âge et si on étire les temps d’éveil entre chaque sieste, il va épuiser ses batteries. Et dans ce cas-là, au contraire ce sera pire. Son taux de cortisol va augmenter avec la fatigue, il va gigoter, pleurer, se tordre et tout va devenir dramatique. Pour les plus grands, ce sera pareil, cela se transformera en tempête émotionnelle et en crises ! Donc c’est une mauvaise idée. Encore une fois, il faut respecter et surveiller son rythme et non lui imposer le nôtre.

Retrouvez-moi sur mon compte Instagram @Parlonsmaman et Facebook

2 commentaires sur « Sommeil des bébés : le vrai-faux des idées reçues avec Candice Turjman »

Laisser un commentaire