« Au secours, mon enfant ne mange rien ! » : conseils pour retrouver des repas sereins

Pourquoi je vous en parle ici : D’expérience, les repas ne sont pas toujours un moment facile, surtout ceux en semaine, après une journée de travail et quand l’enfant rechigne à manger ! Dans ce cas, réussir à faire preuve de patience et de bienveillance peut bien souvent être un parcours du combattant 😉 Quand c’est ponctuel, on s’en sort. Quand c’est quotidien, cela peut vite virer au cauchemar. Ecrans, livres, blagues, je suis sûre que tout le monde ici a déjà essayé de faire diversion pour faire manger son enfant, non ? Heureusement, Alexia Challan Belval, psychologue clinicienne, et Aurélie Grimaud Daunizeau, psychomotricienne spécialisée dans l’enfance, ont décidé, après des années de consultations, de livrer leurs précieux conseils aux parents dans un livre Au secours, mon enfant ne mange rien ! (éditions Albin Michel). Astuces, témoignages, activités ludiques, elles donnent de nombreuses pistes pour sortir de ces troubles le plus tôt possible, tout en dédramatisant ces situations et en rassurant les parents. Interview croisée.

Pour quelles raisons un enfant peut-il refuser de manger pendant ses repas ?

Alexia CHALLAN BELVAL – On peut rencontrer des difficultés sensorielles par exemple lorsque la texture gêne l’enfant et le pousse à refuser son assiette. Face à cette situation, les parents vont parfois être tenté de proposer autre chose à leur enfant. Mais le problème c’est que ce dernier intègre cette idée qu’il obtient ce qu’il aime à chaque fois qu’il ne veut pas manger et que les parents risquent de voir les refus se répéter de repas en repas.

Aurélie GRIMAUD DAUNIZEAU – On peut aussi avoir affaire à une enfant qui est dans l’opposition à ses parents et refuse donc ce que ces derniers lui donnent à manger. Mais là aussi, si en face les parents n’ont pas forcément les bonnes solutions, la situation risque de devenir compliquée dans le temps.

A partir de quand les parents doivent-ils s’alarmer ?

Alexia CHALLAN BELVAL – Pour moi, le signal d’alarme c’est quand les repas sont pensés uniquement en fonction de ce que l’enfant pourra mettre dans sa bouche. Il faut aussi s’inquiéter quand les repas deviennent une source d’appréhension pour les parents. Ce sont deux indicateurs importants.

Aurélie GRIMAUD DAUNIZEAU – En général, on n’observe pas d’amaigrissement de l’enfant puisqu’il mange ce qu’il veut. Mais ce qui n’est pas normal c’est que le repas devienne un enfer. Si l’enfant mène la danse, c’est qu’il y a un problème. Et il vaut mieux agir vite car plus on attend, plus l’enfant s’enfonce dans son comportement.

Alexia Challan Belval et Aurélie Grimaud Daunizeau.

Vers qui peut-on se tourner quand on se retrouve dans cette situation ?

Alexia CHALLAN BELVAL – On peut commencer par se tourner vers le soignant référent de l’enfant, son pédiatre ou la PMI. Mais le bémol, c’est que le médecin n’aura pas toujours le temps de s’y intéresser et pourra simplement répondre « ça va passer ». Dans ces cas-là, les parents peuvent insister et lui demander si leur enfant a bien tous les apports nécessaires à sa croissance, en ne mangeant par exemple que des nuggets ou des frites. Si ça coince toujours, alors ils pourront se tourner vers un psychologue pour être coaché.

Comment instaurer de bonnes bases pour que les repas se passent bien ?

Alexia CHALLAN BELVAL – Dès la diversification, il faut varier au maximum les aliments, les textures, la température et toujours reproposer à plusieurs reprises un aliment même si on a l’impression que son enfant ne l’a pas aimé.

Aurélie GRIMAUD DAUNIZEAU – Et si au début, on sent que son enfant aime plus le sucré, ce n’est pas grave, il peut manger de la compote et il mangera des courgettes plus tard !

Quels sont les comportements à proscrire ?

Alexia CHALLAN BELVAL – Le principal piège à éviter c’est de distraire son enfant pendant le repas, que ce soit avec un hochet, un écran, un livre ou avec un spectacle. C’est une entourloupe pour l’enfant, qui mange de manière mécanique. Surtout, si ça devient la condition pour qu’il mange, c’est un problème. Donc si son enfant refuse de manger, la première solution c’est de reporter le repas à un peu plus tard. C’est le nerf de la guerre ! Et s’il ne souffre pas de pathologie grave, il ne se laissera pas mourir de faim.

Quels sont vos meilleurs conseils aux parents pour les aider à retrouver des repas sereins ?

Alexia CHALLAN BELVAL – Tout d’abord, il faut limiter le temps des repas, ils ne doivent pas dépasser 30 minutes maximum. Il faut aussi continuer à proposer même si l’enfant refuse. Autre règle : pas de grignotage entre les repas. Enfin, on ne donne pas autre chose à l’enfant qui refuse son plat, on ne compense pas. D’une manière générale, pour les parents qui rencontrent des difficultés, il faut vraiment qu’ils soient prêts à changer leurs comportements et à tenir dans le temps. Le faire pendant les vacances par exemple peut être une bonne idée car les deux parents sont présents en même temps, cela les aidera à tenir face à leur enfant.

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