Sophie, mon accouchement naturel : « Je voulais le vivre intensément et en pleine conscience »

Pourquoi je vous en parle aujourd’hui (1/3): J’adore les histoires d’accouchement. Ces instants où on dévore la vie à 1000%, et où elle apparaît devant nous sans calcul, sans malice, simplement dans les traits de notre bébé. Quel bonheur ! Il y a des milliers d’histoires d’accouchement, mais aujourd’hui j’ai choisi de mettre l’accent sur celle d’un accouchement naturel, autrement dit sans péridurale… Peut-être parce que moi-même je n’ai pas connu ça, trop heureuse d’avoir une péridurale la première fois, un peu moins avec ma césarienne la deuxième fois. Peut-être aussi parce que de plus en plus de femmes font ce choix audacieux et courageux à l’heure de l’hyper-médicalisation des grossesses. Si vous aussi vous vous interrogez dans le cadre de votre grossesse actuelle ou future, je vous invite à découvrir la belle histoire de Sophie, maman depuis le 13 novembre 2020, et dont je vous livre ici la première partie.

« J’avais envie d’accoucher et non de me ‘faire accoucher’ ». C’est par ces mots que Sophie, 34 ans, m’explique la naissance de son fils Hélios, le 13 novembre dernier. Mais avant d’arriver à la maternité des Bluets ce jour-là pour donner naissance à son premier enfant, la Parisienne a vécu un long cheminement. Sa volonté d’accoucher sans péridurale, autrement dit de manière physiologique, n’est pas venu du jour au lendemain. Elle n’était pas non plus gravée en elle depuis toujours. Ni même le désir d’enfant d’ailleurs. « J’ai envisagé ma vie de différentes manières suivant les étapes que je traversais, me raconte cette avocate, qui est à la tête de son propre cabinet à Paris. Lorsque j’étais amoureuse, je m’imaginais avec une grande famille, quand j’étais célibataire, je me voyais bien ultra épanouie dans mon travail et finir ma vie entourée de chats dans mon appartement». Lorsqu’elle a rencontré Nicolas, son futur mari, elle était plutôt dans cette dernière phase et ne se projetait pas forcément dans une vie de famille. « Faire des enfants n’a jamais été une évidence dans notre couple, on s’est d’abord choisi comme partenaires de vie. On attendait d’en ressentir le désir en même temps et c’est venu naturellement après notre mariage en décembre 2018 », se souvient Sophie.

Les jeunes mariés se lancent donc dans cette aventure, « sans pression ». Très rapidement, Sophie tombe enceinte. Mais la grossesse ne dure pas, et Sophie fait une première fausse couche. Elle sera suivie d’une deuxième quelques mois plus tard. Une expérience très difficile à vivre pour le couple qui les poussent à suspendre leur projet d’enfant, le temps de panser leurs plaies. Trois mois plus tard, ils se sentent prêts et de nouveau, Sophie tombe enceinte rapidement. Nous sommes en mars 2020, le Covid-19 se répand dans toute la France et le confinement entre en vigueur. « Ça tombait très bien pour moi car contrairement à mes précédentes grossesses, j’ai été très malade, j’avais des nausées toute la journée et je passais mon temps à dormir ! Paradoxalement, le fait d’être aussi malade me rassurait et je me disais que c’était la bonne », explique Sophie.Les trois premiers passent sans encombre. Début mai, à la première échographie, ils découvrent que leur bébé est un garçon.

« Je remettais en cause l’accouchement tel qu’il est proposé partout en France »

A partir de là, alors qu’elle sait que cette grossesse est la bonne, Sophie exprime son envie d’accoucher sans péridurale. « Ce désir m’était venu d’un podcast que j’avais écouté deux ans auparavant sur l’accouchement. Il m’avait fait m’interroger sur la position allongée très répandue pour les accouchements, mais qui est loin d’être évidente », se rappelle la maman d’Hélios. « Mes amies m’avaient aussi raconté qu’à cause de la péridurale, elles n’avaient rien senti pendant leur accouchement. Moi je ne voulais pas de ça ! En fait, je remettais en cause l’accouchement tel qu’il est proposé partout en France. J’avais envie de tout mettre en œuvre pour accoucher en pleine conscience, le vivre intensément et surtout ne pas être allongée ». Elle partage alors son projet avec son mari, qui l’accepte immédiatement.

« C’est là qu’il a fallu se préparer », sourit Sophie, qui avait déjà listé les hôpitaux avec des départements physiologiques à sa deuxième grossesse, sans avoir conscience à ce moment-là de son désir profond. Elle va plus loin cette fois-ci, lit – Attendre bébé autrement, de Catherine Piraud-Rouet et Emmanuelle Sampers-Gendre – et écoute de nombreux podcasts, dont les fameux Bliss et la Matrescence. Plus aguerrie, elle se renseigne aussi sur les « doulas » sur les conseils d’une amie qui vient d’accoucher à Berlin. Très répandue en Allemagne, mais aussi en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, ces femmes accompagnent la future mère et son entourage pendant la grossesse, l’accouchement et la période post-natale, tout en nouant une relation dans la continuité et basée sur la confiance. « Nicolas était partant et moi je me disais, on tente l’aventure et au pire, on laisse tomber… », se souvient Sophie. C’est à ce moment-là qu’elle rencontre celle qui va devenir sa doula, Leslie Lucien. « La reine des marraines bonnes fées de ma grossesse, qui a su nous accompagner sur le chemin de notre accouchement, avec ce supplément d’âme qui fait qu’elle est devenue très proche de nous naturellement…».

Dans le prochain épisode de cette série, Sophie nous racontera comment elle s’est préparée à ce moment unique qu’a été la naissance de son fils, Hélios.

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