Pourquoi je vous en parle ici : Cécile Nykolyszyn accompagne les parents des premiers battements du cœur aux premiers pas de leur bébé. Après une première vie comme ingénieure, elle s’est réorientée vers les neurosciences, la pédagogie du sommeil de l’enfant et l’haptonomie (entre autres). Pour Parlons maman, elle me parle des bienfaits de cette dernière pratique qui consiste à nouer un lien avec son bébé dès la grossesse, en présence de son partenaire pour se préparer aussi à l’arrivée de son enfant en couple !
Peux-tu nous expliquer ce qu’est l’haptonomie et en quoi cela consiste ?
Cécile NYKOLYSZYN – Le terme « haptonomie » vient du grec et signifie le toucher, dans le sens de créer un lien, de communiquer. Le but de cette pratique est donc d’instaurer un lien de confiance entre deux personnes, à travers une présence et un toucher affectueux. Tout le monde peut pratiquer l’haptonomie et à n’importe quel âge, mais la plus connue concerne la périnatalité car elle permet de transmettre un sentiment de sécurité à l’enfant dès la grossesse et de créer un lien avec ses parents.
A partir de quel stade de la grossesse peut-on commencer des séances d’haptonomie ?
En général, on commence au début du 4e mois, quand le sens du toucher se développe chez le bébé. Mais on peut tout à fait démarrer plus tard dans la grossesse. Dans un parcours « classique », je propose 5 séances en prénatal aux parents qui veulent pratiquer l’haptonomie. L’idéal est d’en faire deux dans le 4e mois : c’est là qu’on crée l’espace de rencontre entre les parents et leur bébé et qu’on instaure un lien affectif. Concrètement, ça veut dire par exemple que le père va bercer sa femme pendant la séance et donc son enfant par ricochet.

Ensuite, on fait une 3e séance pendant le 7e mois de grossesse pour commencer à envisager le chemin de la naissance. Avec le toucher, on exerce notamment une pression sur la paroi utérine et le bébé va venir se loger au creux de la main, en sentant la volonté de contact de ses parents. L’idéal c’est de reproduire ensuite ces gestes chez soi pour créer ce lien avec son bébé au quotidien.
La 4e séance a lieu le mois suivant, où on va travailler sur la gestion de la douleur des contractions. Par sa présence, le co-parent va avoir un rôle très important pour soulager la maman et baisser le seuil de la douleur. Enfin, on fait une dernière séance au 9e mois pour faire une répétition de la naissance et apprendre quelques gestes d’«hapno-puériculture » pour l’après naissance. On peut ajouter une dernière séance « bienvenue dans la tribu » après la naissance du bébé pour parler portage, allaitement, sommeil, etc., et pour accompagner les compétences motrices du nourrisson.
Quels sont les bienfaits de cette pratique ?
Le confort est au cœur des préoccupations de l’haptonomie. La mère va ainsi se sentir soutenue par son co-parent, à la fois physiquement et mentalement. L’haptonomie va aussi lui permettre de soulager les douleurs, notamment du dos, tout en créant un lien très fort avec son bébé.
Le co-parent lui trouve sa place grâce à cette préparation, en ayant pour rôle d’envelopper sa famille dès la grossesse. Cela facilite ensuite sa place en post-partum. Enfin, cela permet au bébé d’arriver au monde en étant déjà confirmé d’un point de vue affectif et en se sentant sécurisé. On est loin de l’idée reçue selon laquelle les bébés ayant fait de l’haptonomie sont ensuite hyperactifs. Ils sont simplement bien dans leurs baskets et plus éveillés !
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