Accouchement : comment se préparer à une césarienne ?

Pourquoi je vous en parle ici : On parle souvent très peu de la césarienne avant et pendant la grossesse, comme si cet accouchement par voie haute était tabou. Même pendant les préparations à l’accouchement, on l’aborde souvent très rapidement. Pourtant, une femme sur 5 accouche par césarienne en France. J’ai moi-même ressenti ce tabou quand j’annonçais à la fin de ma dernière grossesse que j’allais accoucher de cette manière. Les gens ne comprenaient pas pourquoi, sans compter ceux qui y allaient de leur petite réflexion. C’est pour aider les femmes qui vivent une césarienne que Justine et Aurélie ont cofondé Anma, la première box dédiée pour accompagner et rassurer les mères qui ont accouché par voie haute. Anma, c’est aussi une plateforme en ligne avec de nombreuses ressources et un programme de reprise du mouvement spécial post-césarienne. Interview avec Justine, cofondatrice d’Anma et kinésithérapeute spécialisée en rééducation périnéale.

Tu as cofondé la première box dédiée à la césarienne et pensée pour accompagner les femmes après un accouchement par voie haute. Comment est née Anma ?

Justine – Anma est née autour de ma rencontre avec Aurélie, qui a eu une césarienne en 2023 et qui a eu du mal à se remettre de sa cicatrice. De mon côté, étant kinésithérapeute spécialisée en rééducation périnéale, j’étais déjà sensibilisée au sujet. J’avais suivi une formation autour de la césarienne, mais je trouvais étonnant qu’il n’y ait pas plus de conseils et outils disponibles autour de cet accouchement. On a donc voulu combler ce manque en créant des outils et un site internet avec un accompagnement global. Nous avons lancé Anma en septembre 2024 et nous sommes déjà présente dans une maternité privée où toutes les femmes qui accouchent par césarienne reçoivent automatiquement notre box. De nombreux gynécologues nous recommandent aussi.

Pourquoi la césarienne est-elle encore si taboue en France ?

On observe aujourd’hui une compétitivité à la réussite de son accouchement qui va dans le sens d’un accouchement physiologique et naturel. Une sorte d’accouchement parfait et rêvé dont la césarienne ne fait pas partie. On fait face également à une plus grande méfiance des soins médicaux qui joue contre la césarienne qui est plus médicalisée.

Comment se préparer à une césarienne ?

Physiquement, cela revient au même que la préparation pour la voie basse : il faut continuer d’entretenir sa sangle abdominale avec des cours de Pilates adaptés ou un coach spécialisé dans la grossesse par exemple. Faire cet entraînement aidera à la sortie du bébé. Si on appréhende l’accouchement, on peut aussi se préparer psychologiquement et émotionnellement avec une sage femme, un psychologue, une doula, de l’hypnose ou de la sophrologie. Le mieux est de trouver le professionnel qui nous rassure et nous prépare à la voie basse mais aussi à la césarienne. On peut également poser des questions à la maternité et préparer un projet de naissance qui inclut tous les scénarios d’accouchement. Cela nous aidera nous le jour J, ainsi que notre conjoint.

Quels gestes adopter en post-partum après une césarienne ?

Il faut rapidement commencer à toucher la zone qui se trouve à proximité de la cicatrice et habituer son regard à se poser dessus pour retrouver une bonne respiration de cette zone. On va ainsi chercher à éviter les troubles digestifs et à oxygéner les tissus. Ensuite, une fois que la cicatrice est bien refermée et que les points sont tombés, on va venir faire des petits automassages et mettre une crème adaptée ainsi qu’un pansement cicatrisant. Dans notre box, on a mis un tape qui est une bande collante à poser sur la cicatrice pour diminuer l’effet tablier. On peut aussi utiliser notre pinceau sur la zone de la cicatrice pour retrouver un peu de sensibilité et aussi notre pansement pour limiter les frottements.

Comment accepter sa césarienne quand elle a été réalisée en urgence ?

Il faut la reconnaître comme un traumatisme et en parler à un professionnel de santé, comme sa sage-femme ou son gynécologue. Mais on peut aussi autour de soi car cela touche une femme sur 5 donc ça permet de dédramatiser et de ne pas se sentir seule.

Comment vivre ensuite avec sa cicatrice ?

Il faut la regarder, l’accepter et la reconnaître comme faisant partie de soi-même. C’est un processus très personnel. On peut par exemple l’observer dans un miroir. Et si on sent qu’on l’occulte, il faut essayer de comprendre pourquoi on la rejette, avec un professionnel éventuellement, pour mieux l’accepter ensuite. Les sages-femmes ou les doulas peuvent aider en ce sens.

Découvrez le site d’Anma en cliquant ici.

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