Pourquoi je vous en parle ici : En ce mois d’Octobre rose, il me tenait à cœur d’écrire un article sur le cancer du sein, qui est le cancer le plus fréquent chez la femme. Comprendre les causes, savoir déceler les symptômes, connaître les différentes prises en charge… Des informations essentielles que chaque femme devrait connaître pour elle ou pour son entourage qui pourrait être touché. Pour me donner ces clés, j’ai interviewé Louise Brunet, naturopathe et sexothérapeute, créatrice du compte Instagram @la.feminologie, qui vient de sortir un livre bourré de conseils pour nous les femmes : Petits et gros tracas gynécologiques chez Hatier. Elle y aborde bien sûr la question du cancer du sein, mais aussi les différents troubles et maladies gynécologiques ou sexuellement transmissibles qu’on peut rencontrer aux différents âges de notre vie. Un ouvrage complet et déculpabilisant où vous trouverez certainement des réponses aux questions que vous n’osez pas toujours poser !
Quel est le cancer du sein le plus répandu en France ?
Louise BRUNET – Le cancer du sein qu’on observe le plus est le cancer canalaire non invasif, qui se forme dans les canaux de lactation du sein et qui, dans presque tous les cas, se guérit bien. Mais on retrouve aussi le cancer invasif ou infiltrant qui envahit les tissus autour des canaux de lactation et qui peut se répandre en-dehors (os, poumons, foie…) si la tumeur n’est pas traitée. Il est plus dur à soigner en général. Il y a aussi le carcinome lobulaire dont les cellules cancéreuses apparaissent dans les lobules et le carcinome inflammatoire qu’on reconnaît à l’aspect du sein qui devient rouge, enflé voire chaud. Ce dernier est l’un des plus rares. Enfin, il existe aussi la maladie de Paget du mamelon, un cancer rare qui se manifeste par une petite plaie au mamelon qui ne guérit pas.

Quels sont les facteurs de risque de développer un de ces cancers ?
Dans les principales causes, on trouve les antécédents familiaux qu’on limite aux enfants de la même fratrie, mère, grand-mère, voire tante. Il peut également y avoir une exposition à la radiothérapie, mais aussi l’âge et le sexe. Cela touche plus des femmes après 45 ans. On peut pointer aussi la contraception hormonale, qui, associée, au tabagisme, à l’alcool ou à la prise de drogues, démultiplie les risques de développer un cancer du sein. Enfin, l’exposition aux perturbateurs endocriniens dans les produits ménagers et cosmétiques, voire dans la nourriture, peut entraîner un risque supplémentaire.
Quels symptômes doivent alerter ?
Le premier signe d’alerte c’est si on ressent une bosse fixe ou mobile dans le sein. Ensuite, un écoulement du mamelon n’est pas normal. Rien ne doit en couler si on n’est pas enceinte ou allaitante. La rétraction de son mamelon ou un changement d’apparence de la peau, comme l’apparition de rougeurs, d’une tâche ou d’un grain de beauté suspect, doivent aussi alerter. Tout comme si la peau du sein nous gratte anormalement ou est chaude. Dans un de ces cas de figure, on se tourne tout de suite vers son médecin traitant ou sa gynécologue ou sage femme pour avoir une prescription pour une mammographie, puis une IRM mammaire. Le médecin nous donnera ensuite le diagnostic.
En cas de cancer, quelle sera la prise en charge proposée ?
Tout dépendra de l’avancée du cancer. Mais il existe 5 catégories de traitement. Il y a la chirurgie avec l’ablation totale, partielle ou préventive s’il existe des cas dans sa famille. Il y a la radiothérapie qui est un traitement par rayons X pour empêcher les cellules cancéreuses de se multiplier. Elle est souvent prescrite après un traitement chirurgical pour diminuer le risque de rechute locale. La chimiothérapie, elle, est un cocktail de médicaments injecté par intraveineuse pour détruire les cellules cancéreuses. La thérapie hormonale sert de son côté à modifier ou bloquer l’action des hormones avec des médicaments pour empêcher la prolifération des cellules cancéreuses. Et enfin, la thérapie ciblée est un traitement médicamenteux qui cible une molécule précise des tumeurs cancéreuses pour interrompre leur propagation.

Quels sont les gestes de prévention à adopter au quotidien ?
Le plus important est de se faire suivre par un gynécologue ou une sage femme régulièrement et pas seulement en cas de souci. Ensuite on peut se palper régulièrement, je conseille trois fois par an, même si on peut le faire plus. L’idéal est de le faire juste après les règles car notre cycle est vraiment bas et la poitrine la moins gonflée donc parfaite pour la palpation. Je conseille souvent de commencer les palpations en même temps que le premier frottis, à 25 ans.
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